Les auteurs français, danois ou encore norvégiens ayant déjà écrit sur le Groenland sont nombreux. Mais les auteurs groenlandais à avoir déjà publié un ouvrage sont plus rares. Pourtant, il existe quelques romans de référence, aux récits puissants et importants. De Lana Hansen à la jeune et moderne Niviaq Korneliussen en passant par Kelly Berthelsen… découvrez ces quelques auteurs venus du Groenland et leurs très beaux livres.

« Sila » de Lana Hansen / Edition PUQCollection Jardin de givre

Si vous aimez les contes et légendes venus du Grand Nord, alors découvrez « Sila » de Lana Hansen. L’auteure groenlandaise, militante écologiste et artiste pluridisciplinaire, née à Qaqortoq, revient sur les concepts liés de Sila, Sedna et Nuna. Difficilement traduisibles dans les langues occidentales, ils témoignent par leur complexité de la richesse et de l’unité des cultures inuites autour du pôle. Ils ramènent les humains au sein d’un tout où ils n’occupent plus le centre du monde. C’est ce que démontre ce fabuleux « conte sur les changements climatiques » de Lana Hansen. Un incontournable pour les passionnés de romans nordiques.

Résumé : Tulugaq, jeune groenlandais de 9 ans, se prépare à partir pour un long voyage au-dessus de l’inlandsis, à la rencontre des animaux de l’Arctique et de la Mère de la mer : Sedna. Sa mission ? L’adoucir en lui remettant des cadeaux et lui demander de l’aider afin de réguler le climat.

Ce conte très poétique sur les changements climatiques s’adresse à tous les publics. Il y transparaît une véritable inquiétude pour l’avenir de la planète et des sociétés inuites.
Selon Lana Hansen, c’est par la transmission d’histoires et de légendes que l’on pourra convaincre de la nécessité de changer les comportements et de sauver les humains d’eux-même.

Avec une présentation de Daniel Chartier, une postface de Lisa Qiluqqi Koperqualuk et des dessins de Georg Olsen. Traduit en français par Inès Jorgensen.

« Le rêve d’un Groenlandais » de Mathias Storch / Edition PUQCollection Jardin de givre

Son nom vous est sûrement inconnu et pourtant… Né en 1883, Mathias Storch a grandi dans un comptoir situé dans le Nord du Groenland. Il est l’un des rares élèves à avoir pu bénéficier d’une formation au séminaire des catéchistes à Nuuk. Par la suite, il réussira à accéder à la formation supérieure au Danemark. Il deviendra alors le premier Groenlandais ordonné prêtre pour servir l’Église du Groenland de l’Ouest. Mathias est décédé à Ilulissat en 1957. Il laisse derrière lui de nombreux articles et un unique roman intitulé en français « Le rêve d’un Groenlandais ».

Résumé : Tourné vers l’avenir du Groenland, dans un « rêve » qui ouvre à la fois sur les inquiétudes de ses citoyens et sur l’utopie d’une société égalitaire, ce premier roman de la littérature groenlandaise a d’abord été publié à Copenhague en 1914. Il a par la suite été traduit en danois par le célèbre Knud Rasmussen l’année suivante. Grâce à cette voix « de l’intérieur », le lecteur pose un autre regard sur le monde inuk. Ce roman progressiste revendique pour les Groenlandais savoir, éducation, reconnaissance.

Traduction du danois par Inès Jorgensen et validation linguistique à partir du texte original groenlandais par Jean-Michel Huctin.

« Je ferme les yeux pour couvrir l’obscurité » de Kelly Berthelsen / Editions PUQCollection Jardin de givre

« Je ferme les yeux pour couvrir l’obscurité » est une œuvre littéraire à lire absolument. Derrière ce roman, considéré comme du réalisme noir, Kelly Berthelsen interpelle et fait réfléchir.

Kelly Berthelsen est né en 1967 à Ammassivik, un petit village de pêche du sud du Groenland. Il est à la fois poète, historien, essayiste, traducteur et nouvelliste. Dans ce roman, Kelly Berthelsen livre plusieurs anecdotes de la vie courante au Groenland. L’auteur ouvre aussi sur un monde décourageant, sans espoir et sans appel.

Résumé : Il existe si peu de livres traduits en Français venus du Groenland que le lecteur risque d’être décontenancé en lisant celui-ci. Ce petit recueil de nouvelles le surprendra et le touchera au plus profond. Il y découvrira un monde jusqu’à ce jour occulté, loin des paysages grandioses connus du grand public.

Le lecteur mesurera la distance qui sépare « l’imaginaire du Nord et de l’Arctique », construit depuis des siècles par les cultures européennes et nord-américaines. On ne peut qu’en sortir chambouler, en lisant ligne après ligne les propos de l’écrivain groenlandais, rongés de pensées noires, de haine, de révolte et d’un profond désarroi moral et social.

Avec une introduction et une chronologie de Daniel Chartier, titulaire de la Chaire de recherche sur l’imaginaire du Nord, de l’hiver et de l’Arctique et professeur à l’Université du Québec à Montréal.

« Trois cents ans après » de Augo Lynge / Editions PUQCollection Jardin de givre

Augo Lynge est né à Qeqertarsuatsiaat au Groenland. Il est aujourd’hui considéré comme l’une des personnalités politiques et artistiques majeures de son pays. Augo Lynge est en effet devenu l’un des deux premiers députés groenlandais élus au Parlement danois. Mais avant cela, alors qu’il était encore enseignant, Augo Lynge a écrit son unique roman, intitulé « Trois cents ans après ».

Résumé : En lisant ce roman, le deuxième de la littérature groenlandaise, le lecteur découvrira la vision de l’avenir de l’Arctique en 2021 telle qu’imaginée en 1931 par Augo Lynge.

Selon Per Kunuk Lynge, qui en signe l’avant-propos, « à la lecture de ses anticipations, dont certaines se sont réalisées longtemps après la publication de son roman, on ne peut s’empêcher de voir en l’auteur le chaman inuit d’autrefois, qui voyageait librement autour du monde et était capable de prédire l’avenir ».

La vision que nous offre Augo Lynge dans cette intrigue policière, entre les villages et l’immense inlandsis glacé, est celle d’un pays technologiquement avancé et socialement serein, où les personnages inuits sont devenus ce que sont les Groenlandais d’aujourd’hui : une preuve vivante d’un peuple qui a la capacité de « s’adapter à l’un des climats les plus froids et les plus rudes de la planète » tout en conservant sa langue et sa culture.

Avec un avant-propos de Per Kunuk Lynge et une introduction de Jean-Michel Huctin, anthropologue à l’Observatoire de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines.

« Homo Sapienne » de Niviaq Korneliussen – Editions La Peuplade

« Homo Sapienne » de Niviaq Korneliussen suit la vie de cinq jeunes dans la capitale groenlandaise, Nuuk. Le malaise d’une jeunesse qui se cherche… Fia, Inuk, Arnaq, Ivik et Sara. Cinq chemins qui se croisent le temps de soirées noyées dans l’alcool : relations humaines complexes sur fond de quête d’identité sexuelle.

Résumé : Oubliez la carte postale du Groenland. Niviaq Korneliussen nous fait plonger au cœur de cette jeunesse groenlandaise désœuvrée, entre trahison et désir de vengeance. On découvre ici un Groenland moderne qui traverse des problématiques universelles. On entrevoit ce qu’être gay au Groenland peut signifier, dans cette petite population qui a longtemps été colonisée, sur une terre éloignée…

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