L’aventure naît d’abord de l’inspiration des autres ! Et quoi de mieux que les récits d’explorateurs polaires pour s’évader et voyager ? On plonge à leur côté dans leur quête, et on les suit dans leurs efforts, dans les joies et les peines. Voici une sélection des livres que nous avons aimés et qui, peut-être, vous donneront envie de partir découvrir ces terres peu hospitalières !
Au-dessus du Pôle Nord en dirigeable – Roald Amundsen
Le 11 mai 1926, le dirigeable Norge décolle de Ny-Ålesund au Svalbard pour survoler le Pôle Nord et atteindre l’Alaska deux jours plus tard. Ce livre est écrit par Roald Amundsen mais aussi à plusieurs voix par ses compagnons de voyage : Riiser-Larsen et Ellsworth, ceux qui ont préparé l’expédition ou encore ceux qui ont conduit le dirigeable de Rome au Spitzberg.
On partage les soixante-dix heures de vol avec l’équipage, à survoler pour la première fois la calotte glacière Arctique, afin de s’assurer de l’existence ou non de terres inconnues dans cette zone. Les drapeaux norvégiens, américains et italiens ont été lancés par-dessus bord à l’emplacement exact du pôle le 12 mai à 1h25.
Ce vol à bord du Norge fera de R. Admudsen le premier homme à avoir atteint les deux pôles.
Au cœur de l’Antarctique : Vers le pôle Sud, 1908-1909 – Sir Ernest Shackleton
Des vents violents, des températures extrêmes, la faim, des crevasses à chaque pas… Voilà ce qui attend Shackleton et ses compagnons sous le soleil aveuglant du pôle. Cet Irlandais est considéré comme l’une des principales figures de l’exploration en Antarctique.
A travers ce récit, Shackleton explique la logistique nécessaire pour une telle expédition : la traversée de l’océan depuis la Nouvelle-Zélande, le débarquement, l’installation des quartiers d’hiver et les différentes expéditions menées, racontées au travers de journaux.
Cette expédition sera marquée par trois événements : la première ascension du Mont Erebus, célèbre volcan toujours en activité, la découverte du pôle Sud magnétique, et la tentative de rejoindre le pôle Sud géographique. Shackleton et ses compagnons atteindront la latitude record de 88°23’S avant de rebrousser chemin, faute de nourriture.
On a également fortement apprécié la belle sélection de photographies d’époque.
On devine ici les prémices de l’aventure monumentale qu’il vivra quelques années plus tard à bord de l’Endurance.
Endurance – Bande Dessinée de Bertho et Boidin
En 1914, les deux pôles sont atteints… Le Pôle Nord en 1909 par Cook et Peary et le Pôle Sud en 1911 par Amundsen. Reste-t-il d’autres défis à relever? Shackleton se lance donc le défi insensé de traverser le continent Antarctique.
En octobre 1914, une fois l’équipage formé et le bateau trouvé, et malgré les tensions internationales, Churchill donne son aval pour le départ de l’expédition.
L’expédition se révèle vite être un fiasco et une course contre la montre pour sauver son équipage à des latitudes inhumaines… Une opération qui va durer 3 ans.
On ne décolle pas le nez de l’ouvrage. Ce récit passionnant révèle les conditions atroces de survie de ces hommes confrontés au froid, au manque de nourriture et aux tempêtes !
Le découpage du temps évite les longueurs, l’auteur ne s’attarde pas sur les préparatifs à terre, le tracé de l’expédition ou autre détails techniques qui peuvent ennuyer certains lors des lectures documentaires…
Les dessins soignés, tirant vers le bleu profond et le gris, sont parfaitement appropriés à l’ambiance glaciale. Une BD toute en tension, à l’intérêt dramatique constant. On peut lire la détresse, la peur et la colère sur les visages des matelots et on comprend comment d’un échec, les gens ont fait de ces hommes des héros !
Boréal et Banquise – Paul-Emile Victor
C’est en 1934 que Paul-Emile Victor embarque pour la première fois sur le Pourquoi-Pas ? du commandant Charcot. Au court de cette première année, il partage le quotidien d’une famille inuit. En 1936, il réalise l’exploit de traverser le désert de glace du Groenland en traîneau à chiens. Boréal et Banquise sont des journaux de route, tenus lors de ses deux premières expéditions. Il est l’un des plus grands explorateurs polaires du XXème siècle. De nombreuses notes, croquis et photos témoignent de la rude vie de ce peuple.
Véritable documentaire ethnographique : on y apprend les techniques de chasse au
narval, à l’ours et bien sûr au phoque, l’art d’empiler les vêtements pour se protéger
du froid, la façon de se nourrir, la faim puis le scorbut dont il est atteint, les
rites funéraires, la construction de sa cabane, etc.
Des notes scientifiques sont intégrées à des anecdotes de la vie quotidienne qu’il
écrit jour après jour. PEV veut apprendre à connaître véritablement ces hommes et ces
femmes en se mêlant à eux. Il sera vite intégré en apprenant la langue et il recevra
le nom esquimau Wittou.
C’est un univers fascinant, le récit d’une très belle aventure humaine!
Laponie – Raymond Latarjet
Laponie est un carnet de voyage retraçant le périple de trois jeunes français partis de Paris en voiture pour rejoindre la Laponie à l’été 1939. Raymond Latarjet est accompagné de son frère Michel et de leur très bon ami Paul-Emile Victor ! Le but de cette mission est bien évidemment de dresser une étude ethnologique du peuple nomade vivant en Laponie norvégienne, finlandaise et suédoise.
Découverte des fjords, traversées en bateau, longues marches, rencontres avec les rennes, sessions de pêche dans les lacs et rivières, échanges avec les Lapons… Bref, c’est LE récit qui nous a donné envie de partir découvrir la beauté de la Laponie !
La situation tendue en Europe et la signature du Pacte Germano-soviétique, le 23 août 1939, ne leur permettra pas de prolonger leur voyage ethnographique …
Prisonniers des glaces 1594-1597 – Gerrit de Veer
Willem Barentz, navigateur hollandais, fut l’un des premiers à tenter le passage du Nord-Est vers la Chine lors de trois voyages en 1594, 1595 et 1596.
Lors du troisième voyage, Barentz et ses compagnons découvrirent l’île aux Ours et le Spitzberg. Poursuivant à l’Est, le navire sera pris par les glaces à la pointe nord de la Nouvelle-Zemble à 76°N. Les marins sont alors contraints d’hiverner pendant neuf longs mois dans une cabane en bois qu’ils bâtirent, se nourrissant de renards et luttant quotidiennement contre des ours affamés, le scorbut et le froid extrême ! Ils souffriront également d’hypervitaminose A, suite à la consommation de foie d’ours polaire et frôleront la mort à cause d’ une intoxication à l’oxyde de carbone après s’être chauffés au charbon de terre.
Celui qui donna son nom à la mer de Barentz décède lors du voyage retour, mais douze survivants revinrent à Amsterdam. Gerrit de Veer, l’un d’eux, écrivit ce récit.
Ce que l’on a particulièrement apprécié dans cet ouvrage c’est sa richesse documentaire. Beaucoup d’illustrations, de nombreuses cartes, des gravures d’époques, et de nombreuses photographies des objets de la « maison de survie » qui ont été retrouvés plus de 250 ans après.
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