S-V-A-L-B-A-R-D : 8 lettres pour désigner ce magnifique archipel de l’Océan Arctique, terre polaire la plus septentrionale de la Norvège. S’étendant entre 74° et 81° de latitude nord et entre 10° et 34° de longitude, le Svalbard se situe à seulement 1309 km du Pôle Nord.

Avec des températures moyennes avoisinant les -20°C en plein hiver, nous avons décidé d’y séjourner tout début avril. Les températures y sont alors nettement plus douces et la lumière plus présente.

En route pour le Spitzberg !

Pour ce voyage d’une semaine, nous avons choisi de faire escale une nuit à Oslo avant de rejoindre, via la Norwegian, Longyearbyen. Capitale du Spitzberg, c’est l’une des trois îles du Svalbard. S’il y a une chose à savoir sur cette capitale : il y est « interdit de mourir ». En raison du climat qui y règne, une loi a été établie dans les années 50, interdisant aux habitants de décéder sur place. Le sol y est en permanence gelé et les corps enterrés au cimetière ne se décomposent pas. Conséquences ? Des particules de virus peuvent survivre sur des corps congelés, morts de maladie. Ainsi, les personnes mourantes sont systématiquement envoyées sur le continent pour éviter toute épidémie. On ne peut également pas naître au Spitzberg parce qu’ il n’y a pas d’état civil sur l’île.

Mais revenons à notre voyage. Première chose à faire en arrivant : photographier le fameux panneau indiquant les différentes distances entre la capitale du Svalbard et le Pôle Nord, Tromso ou encore Paris. Il n’est pas bien difficile de le trouver, il se situe juste à la sortie de l’aéroport.

A la découverte de Longyearbyen

Le tour de la ville se fait assez rapidement. En effet, on ne compte que deux rues principales. Vous y trouverez quelques boutiques pour vous équiper, un grand supermarché, des restaurants et pubs, mais aussi une galerie d’art et même un tatoueur pour les amateurs de souvenirs piquants ! Et si, comme nous, vous tombez sur un capricieux jour de blizzard, pas de panique. On vous conseille de vous rendre au Svalbard Museum pour en savoir plus sur l’Histoire et la culture de l’île. Notez qu’il vous faudra retirer vos chaussures (neige oblige). Au choix vous pourrez déambuler dans le musée en chaussettes ou dans l’une des paires de Crocs mises à disposition au vestiaire.

Mais pour admirer la ville, il faut prendre de la hauteur et rejoindre l’ancienne mine de charbon.

Vous pouvez aussi vous balader du côté du port pour admirer le coucher de soleil, ou encore rejoindre le célèbre restaurant Huset. Il est accessible à pied (environ 25 minutes de marche), en taxi ou en ski de fond : à vous de choisir !

Le Svalbard, terre d’aventure(s)

Les plus courageux s’aventureront sûrement en dehors de la ville… Mais attention, pour cela il faut être armé ! Spitzberg est en effet la terre des ours polaires. D’ailleurs, de nombreux panneaux sont là pour vous le rappeler.

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Enfin, les plus scientifiques d’entre vous seront sûrement curieux de découvrir le Svalbard Global Seed Vault. Inauguré en février 2008, cet endroit renferme, à plus de 120 mètres à l’intérieur d’une montagne, plusieurs millions de gènes d’espèces végétales. Idée farfelue ? Pas tant que ça. L’idée est ici de préserver les espèces en cas de catastrophe géologique ou nucléaire. S’il n’est pas possible de visiter le site, il existe bien des excursions pour découvrir la façade de l’édifice.

Excursions made in Grand Nord

Pour plus d’évasion, nous avons décidé de sortir de la ville. Au programme : chiens de traîneau et motoneige.

Mais pour doubler le plaisir, nous avons opté pour des activités combinées. Nous avons fait appel à Green Dog Svalbard qui nous proposait d’utiliser le chien de traîneau pour rejoindre une grotte de glace. Et pour cause, elle est uniquement accessible par ce moyen de locomotion. Sur décision du Gouverneur du Svalbard, la zone où se situe la grotte est interdite à tout véhicule motorisé.

Nous voilà donc parties pour 8 heures d’excursion en compagnie de ces jolies bêtes à poils. Pour nous guider dans cette expédition, une musher… française !

Experte en voyages polaires, Delphine Aurès a l’habitude de ces paysages. Pas nous. La beauté de ces montagnes et fjords tapissés de blanc, combinée au silence ambiant, nous a transportées.

Pour la grotte de glace, une autre aventure nous attend. La descente n’est pas sans risque. Mieux vaut bien se tenir à la corde et ne pas être claustrophobe. Mais une fois à l’intérieur, si le sol reste très glissant, la surprise est de mise !

Deuxième excursion : la motoneige combinée à un déjeuner sur le bateau phare de la mer Baltique : le Noorderlicht. Circulant l’été autour de l’archipel, ce voilier rouge lancé en 1910 est, en hiver, coincé dans la glace. Il n’en reste pas moins accessible pour les touristes.

Pour cette activité, bookée via Svalbard Adventure, nous avons là encore vécu une formidable journée de 7h. Départ à deux ou en solo (permis de conduire obligatoire) pour l’Ouest de l’île. Atteignant parfois les 80km/h, notre motoneige file tout droit vers la banquise où quelques phoques pointent le bout de leur truffe. Les phoques ne sont pas les seuls animaux aperçus pendant notre séjour au Svalbard. Malheureusement, pas d’ours polaires à l’horizon, mais de nombreux oiseaux et des rennes sauvages.

Après 3 heures sur la motoneige, nous sommes plutôt contentes de rentrer nous réchauffer et de partager un repas chaud avec notre guide allemand et les autres membres de l’excursion.

Au menu ? De la soupe, des boulettes de viande et un gâteau d’anniversaire pour célébrer les 40 ans de l’un des participants !

En parlant de spécialités culinaires norvégiennes, une chose est sûre, lorsqu’on va à Longyearbyen, il est impossible de ne pas faire une halte au Huset que nous évoquions plus haut. Restaurant mythique de la capitale depuis 1950, le lieu n’est certes pas abordable mais reste à tester absolument ! Et pas d’inquiétude, étant donné les conditions climatiques, personne n’y arrive en smoking ou robe de soirée… La carte propose notamment de déguster 5 plats différents (en petites portions) avec, au choix, un accord mets/vins.

Côté hébergement, le choix n’est pas énorme. Nous avons donc logé 5 nuits au Svalbard Hotel. Plutôt pratique puisqu’il se situe en plein cœur de la ville, juste en face de l’office de tourisme.

Svalbard, terre hostile et menacée

Découvrir cette île perdue en plein océan Arctique, approcher ces fjords enneigés, sentir la présence d’ours polaires… Se trouver par moment simplement seules au monde aussi. Autant de sensations ressenties au cours de notre périple au Svalbard, et qui ont rendu ce voyage à la fois unique et inattendu. Au final, nous rentrons avec une sérieuse envie de retourner braver le froid polaire de ce morceau de terre inhospitalier, mais terriblement attrayant.

Seulement, aujourd’hui, le Svalbard est menacé par le dérèglement climatique. L’archipel est en plus situé dans la zone qui connait le plus rapide réchauffement climatique de la planète.

Et ces changements se font déjà sentir… La fameuse réserve mondiale de graine, décrite comme le « coffre-fort de la fin du monde », a été victime, au cours de l’hiver 2016, d’une importante hausse de températures causant de fortes pluies dans la région. Résultat ? Le pergélisol qui entoure la réserve a fondu, entraînant une fuite d’eau… Fort heureusement, l’eau fondue n’a pas atteint la réserve. Mais cet épisode pose de sérieuses questions. La Norvège a d’ailleurs annoncé, via un communiqué de février 2018, le début de travaux visant à rendre le tunnel étanche. Des tranchées devraient également être creusées aux alentours pour canaliser l’eau de fonte et la pluie.

 

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