Après trois voyages en Islande aux mois de juin, août et novembre, nous commençons à mieux connaître cette île magnifique. Mais nous ne connaissions pas encore l’Islande dans son habit d’hiver : un réveillon à Reykjavik, ça donne quoi ?

Réveillon à Reykjavik, première !

Jusqu’ici, nous avions découvert de vastes étendues vertes et silencieuses, de nombreux volcans, des geysers et un temps parfois bien impétueux. Pour notre quatrième voyage sur la « terre de glace et de feu« , nous partons admirer ces terres volcaniques sous la neige. Et quoi de mieux que la période du réveillon du nouvel an pour découvrir Reykjavik sous un nouveau jour, avec son lot de belles surprises mais aussi ses déceptions…

Premières images et premières émotions en survolant les côtes islandaises, immaculées en cette fin d’année. Ce magnifique spectacle vu du ciel nous donne des ailes pour la suite du séjour.

Norður og niður festival : 4 jours de festival avec Sigur Rós

Célébrer le passage à la nouvelle année à Reykjavik n’était pas notre seule motivation à l’heure de prendre nos billets d’avion. Cette année-là, la capitale islandaise fêtait le réveillon avec la toute première édition du norður og niður festival, festival à la fois musical et artistique, imaginé par le groupe local de renommée internationale Sigur Rós.

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Du 27 au 30 décembre 2017, Jonsi et ses compères ont donc investi la célèbre Harpa pour une série de quatre représentations aussi puissantes qu’explosives, sublimées par une scénographie lumineuse et soignée ainsi que par une set list parfaite, faisant honneur à la fois à leurs premiers hits et à leurs plus récents succès. Le norður og niður festival a aussi été l’occasion de (re)découvrir sur scène les amis et artistes qui les ont influencés. Parmi eux : des locaux comme JFDR, Sin Fang, Sóley & Örvar Smárason ou encore Hugar et Amiina, mais aussi des internationaux à l’instar de Jarvis Cocker, Peaches, Kevin Shields, Stars of the Lid, Julianna Barwick et Dan Deacon.

Réunissant des Islandais mais aussi de nombreux touristes de passage dans la capitale pour le nouvel an, le norður og niður festival nous a quelque peu déçues en raison de tarifs exorbitants et d’une organisation assez inégale. On pense notamment à la triste annulation de Jóhann Jóhannsson, quelques heures seulement avant le début du show…

Mais l’évènement nous a tout de même offert quelques beaux moments avec par exemple ces concerts organisés dans les couloirs même de la Harpa, offrant une vue imprenable sur la mer. On repense également à ce set très intimiste proposé chaque soir par Alex Somers. Cerise sur le gâteau lorsqu’on a croisé dans les couloirs de la Harpa plusieurs artistes : Sin Fang, JFDR, Peaches et même Olafur Arnalds, venu en ami et simple spectateur.

Entre deux concerts, nous profitons de notre temps libre pour redécouvrir la capitale  sous des couleurs hivernales. Du fameux lac Tjörnin, où Islandais et touristes aiment se balader ou faire du vélo, au « Voyageur du Soleil« , le célèbre bateau Viking, recouvert d’une très fine pellicule de neige, en passant par le bord du Kollafjörður sublimé par une lune immense… On en prend plein les yeux ! Malgré les très courtes journées en cette fin d’année (la nuit tombe à 16h30), Reykjavik reste une belle capitale à voir absolument en plein hiver.

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La tradition des « bonfires » : les feux de joie du réveillon à Reykjavik

En Islande, si le feu d’artifice fait partie des incontournables, une autre tradition perdure. Intitulé « Áramótabrenna » en islandais et « bonfire » en anglais, il s’agit de ces impressionnants feux de joie. L’idée étant de « brûler » l’année qui s’achève mais aussi de saluer et remercier les elfes !

Dans la capitale, ces bonfires sont allumés aux quatre coins de la ville mais le plus impressionnant, qui réunit également le plus de monde, se trouve à Ægissíða, en bord de mer.

Une fois sur place, on découvre l’immense empilement de palettes et morceaux de bois qui s’embrase et illumine la nuit, sous l’œil averti des pompiers de la ville.

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Si la chaleur, d’abord agréable, nous aide à nous réchauffer les pieds, il est en réalité difficile de rester aux premiers rangs tant la chaleur est intense. Certains, expérimentés, sont d’ailleurs équipés de lunettes.

Nous aurions pu rester là des heures tant le spectacle était beau mais les premiers feux d’artifice commençaient à retentir depuis déjà un moment. Pour la grande majorité des Islandais, il est déjà temps de rentrer regarder la comédie satirique Áramótaskaup. De notre côté, on préfère rejoindre le centre-ville pour profiter des feux d’artifice qui ne cessent d’exploser depuis la fin de l’après-midi avant de nous diriger vers LE spot incontournable de Reykjavik.

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Feu d’artifice à l’église Hallgrímskirkja de Reykjavik

Comme dans de nombreux pays nordiques, le réveillon est une étape festive incontournable. Ici, l’attirail nécessaire pour les feux d’artifice est en vente libre. Dès lors, les Islandais sont très nombreux à s’en procurer pour tirer, en famille depuis leur jardin, ou entre amis depuis le lac gelé de Tjörnin, leurs feux d’artifice.

Les effets pyrotechniques commencent en général dès la nuit tombée, voire même un peu avant pour certains, et s’achèvent le lendemain, voire le surlendemain !

Les accidents liés aux feux d’artifice sont d’ailleurs en augmentation ces dernières années. Il faut dire que les touristes, la plupart du temps inexpérimentés, sont nombreux à vouloir tenter l’expérience lors du réveillon… Un conseil donc, gardez un œil ouvert autour de vous !

Notre point de ralliement était clair ce soir-là : rejoindre la fameuse église de Hallgrímskirkja. Mais nous avions oublié une chose : les autres touristes très, TRES, nombreux en ce 31 décembre. Depuis notre premier voyage en 2010, nous l’avons constaté mais le nombre d’Américains et d’Européens en Islande est en très forte hausse. Une augmentation qui en devient néfaste pour nous, à la recherche de calme et de paysages désertés, mais aussi néfaste pour le pays, au point d’en menacer l’écosystème…

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Le monde était tellement oppressant qu’il a été difficile de rejoindre la place de l’église. Nous sommes donc restées un long moment bloquées sur Lokastigur, impossible d’avancer ou de reculer. Il aura fallu laisser passer les 10 premières minutes du feu d’artifice pour réussir à sortir de cette masse humaine, contourner les rues les plus passantes, et enfin rejoindre plus tard dans la nuit la fameuse église. Bref, si le feu d’artifice était beau et impressionnant, le monde a quelque peu gâché la fête, nous faisant regretter les rues de Reykjavik désertes que nous avons eu la chance de connaître 8 ans plus tôt…