Si l’engouement pour la musique islandaise ne cesse de croître depuis quelques années, rares sont les artistes islandais à assurer et enchaîner des tournées à l’international. Il y a bien sûr la mythique et incontournable Björk ainsi que le trio de choc Sigur Ros. Sur le podium gagnant, on trouve aussi le talentueux et prolifique Ólafur Arnalds.
Comme beaucoup de ses compatriotes, l’artiste multiplie les projets parallèles (Kiasmos) et les collaborations artistiques (Alice Sara Ott et Nils Frahm). Mais c’est sous son nom d’origine qu’il s’est récemment produit à Paris.
Retour sur le concert parisien d’Ólafur Arnalds
Le 15 mai 2018, Ólafur Arnalds investissait la belle salle du Trianon pour son premier concert parisien depuis 3 ans. Proposé dans le cadre de sa tournée All Strings Attached, le multi instrumentiste islandais a interprété d’anciens morceaux, des titres plus récents et, pour notre plus grand plaisir, des extraits inédits issus d’un album à venir.
Pour ce grand retour dans la Ville Lumière, le musicien et producteur n’a pas fait les choses à moitié en s’entourant de plusieurs talentueux musiciens à cordes (3 violons et 1 violoncelle) et d’un batteur. Ce dernier, connu sous son nom de scène de Manu Delago, assurait d’ailleurs la première partie du show armé de Hang, ce fameux instrument inventé par Felix Rohner et Sabina Schärer.
Une fois les musiciens sur scène, Ólafur arrive timidement. Fidèle à lui-même, il prend place derrière son ami de longue date, un piano à queue, entouré de son ordinateur et de synthés. Oui, Ólafur fait partie de ces musiciens qui arrivent à jouer plusieurs instruments en même temps ! C’est en chaussette et sur le poignant « Árbakkinn » qu’il débute le show et plonge immédiatement l’assemblée dans un monde parallèle.
Ólafur Arnalds poursuit le voyage musical avec le morceau « Þú Ert Jörðin », tout aussi saisissant.
Plus le set avance, plus les cordes et les sons électro se font sentir, provoquant une émotion palpable dans la salle parisienne, comme sur l’entraînant « re:member ».
Celui qui a été couronné d’un BAFTA Awards en 2014 n’hésite pas à couper le rythme pour rejoindre le piano droit et entamer, dos au public, un morceau plus doux, « daulur », qui s’achèvera par un magnifique solo du premier violoniste.
Les poils se dressent et les images de paysages polaires et glacés défilent dans notre tête sur « Unfold » et « Near Light ».
Après avoir libéré ses musiciens, et un magnifique premier titre en rappel, Ólafur Arnalds achève son set par un splendide titre, composé après le décès de sa grand-mère, qui l’a converti à l’univers classique de Chopin alors qu’il était écoutait encore du métal… Le morceau se termine par l’écho des musiciens jouant en coulisse. L’assemblée n’ose pas applaudir. Ólafur reste assis derrière son piano droit, comme possédé, avant de se relever et de faire face à la salle, visiblement ému et touché par ce qui vient de se passer.
Indéniablement trop court (1h20), ce concert de Ólafur Arnalds a montré une fois de plus l’incroyable talent et la sensibilité des Islandais pour la musique. Maîtrisant à la perfection les instruments et les sonorités, Ólafur Arnalds sait parfaitement déstructurer puis reconstruire pour créer au final un style unique dont lui seul a le secret.
Set List
Árbakkinn
Þú Ert Jörðin
Only the Winds
re:member
Unfold
Beth’s Theme
Ypsillon
Momentary
Dalur
3326
Nyepi
Doria
Near Light
Rappel:
3055
Lag Fyrir ömmu
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