Il s’agit ici de nos coups de cœur littéraires et non d’une liste exhaustive de tout ce qui existe sur la Norvège. Des livres que nous avons aimés et qui, nous l’espérons, vous feront également voyager…

Sagas norvégiennes

Anne B. RAGDE – La tétralogie des Neshov

  • La terre des mensonges
  • La ferme des Neshov
  • L’héritage impossible
  • L’espoir des Neshov

 

La tétralogie des Neshov, célèbre saga en 4 volumes de l’auteure norvégienne Anne B. RAGDE. Cette série raconte les retrouvailles de trois frères que tout sépare, après la mort de leur mère.
Trois hommes, trois parcours : un éleveur de porcs célibataire, un croque-mort vieux garçon et un décorateur de vitrines homosexuel.
Une ambiance froide, glauque, austère, étrange, pleine de non-dits, de secrets, de relations tendues qui contraste avec ce décor paisible de ferme au fin fond d’un fjord de Trondheim.
Comme dans de nombreux romans scandinaves, le rythme est assez lent. Les personnages, leur psychologie, leur métier et leur cadre de vie respectifs sont longuement décrits, avec précision et une foule de détails telle qu’on s’y croirait réellement. Loin d’être ennuyeux, tout cela contribue à rendre l’ambiance oppressante, à illustrer la tension dans les relations entre frères, faites d’amères rancœurs.

Véritable coup de coeur pour Zona Frigida pour la description des paysages, des grands espaces et ce ressenti de solitude. Dans un autre style, plus psychologique, Anne B. RAGDE nous livre ici une délicieuse saga familiale avec ses histoires sombres.

HERBJORG WASSMO – Le Livre de Dina (trilogie)

  • Les Limons vides
  • Les Vivants aussi
  • Mon bien-aimé est à moi

Brutale, voilà comment qualifier l’entrée en matière de ce Livre de Dina.
Dans le décor glacial des terres du Nord de la Norvège, on devine un meurtre de sang-froid. L’héroïne du livre, Dina, vient de mener son mari, de 20 ans son aîné, à la mort.
Les trois volets retracent la vie de Dina, personnage sombre, sauvage, obsessionnel, insaisissable et insatiable mais aussi extrêmement intelligent, dont la force transparaît non sans une certaine violence au fil des pages. Sur fond de violoncelle, de banquets, d’odeurs de fumet et de cabillaud des Lofoten, entre terres désolées et mer tumultueuse, nous suivons l’évolution du personnage, de son enfance à sa vie d’épouse puis de veuve. Une évolution qui la mènera à la tête du grand domaine de Reisnes. Entre alliés et opposants, sa vie ressemblera souvent à une épopée dans les flots d’une mer démontée, entrecoupée de quelques moments de répit.

Le plus frappant ? Cette impression qui ne vous lâche pas, même des années après avoir lu le livre. Un sentiment de malaise et de vertige, tant le personnage semble possédé et tant l’atmosphère est mystique. Un sentiment aussi d’avoir été nourri par quelque chose de plus grand : car l’écriture est ici tantôt spectaculaire, tantôt poétique. Chaque évènement semble trouver sa traduction dans une manifestation de l’environnement, de la nature. Les sens sont sans cesse sollicités : de l’odeur de la cuisine à celle du bois humide, du bruissement des feuilles agitées par le vent au craquement des planchers. Tout est là – fantômes du passé inclus – pour vous envelopper et vous garder à Reisnes, témoin du temps qui passe, toujours sur le qui-vive.

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